Jeanne QUIDET (née VILLA) à son cousin Jacques BARDOUX (fils aîné de Clémence BARDOUX née VILLA).
et la transcription de cette lettre :
St Aubin les Elbeuf - 14 octobre 29
Mon cher cousin
Une lettre de votre chère mère à la mienne nous dit qu'elle a dû quitter St Saturnin le 10 et regagner Marseille. Je pense que vous en avez peut-être fait autant, et qu'après de bonnes vacances en Auvergne, vous avez tous repris vos quartiers d'hiver. On a peine à croire par ce beau temps revenu après une courte période de pluie, qu'on approche des vilains jours. Dans tous les cas, beaux ou laids, ce sont toujours ceux du travail sérieux revenus pour tous, grands et petits. Celui de mon fils aîné nous préoccupe spécialement en ce moment. Et dans notre préoccupation, j'ai pensé que nul mieux que vous ne pouvant nous aider à orienter notre boussole, vous auriez la charité de le faire, si je vous le demandais.
Notre Jean a 17 ans à peine, il a passé brillamment sa philosophie en juin et sur les conseils de mon mari, il a commencé ses maths, non qu'il en ait spécialement besoin puisqu'il veut faire son droit et les Sciences politiques, mais simplement pour parfaire sa formation secondaire, puisqu'il a la chance de travailler aussi facilement les maths que les lettres. Certains lui disent maintenant qu'il a tort. C'est pourquoi nous serions très heureux d'avoir votre avis. Mais comme il est plus facile de s'expliquer dans une courte conversation que dans une longue lettre, si au milieu de vos absorbantes occupations, vous pouviez un jour me recevoir, je vous en serais reconnaissante. Je serais en même temps très heureuse de faire une visite à ma cousine, que j'ai grand regret à ne voir que très rarement.
Je ne vous demande pas de nouvelles de vos jeunes ménages, ma tante écrivant qu'ils coulent des jours heureux, et que vos petits enfants poussent parfaitement. Si j'avais eu des filles, j'aurais souhaité les voir aussi charmantes que les vôtres. Puissais-je voir mes fils devenir ce qu'est votre Bernard!. Dans un temps où l'éducation et la formation des enfants sont peut-être plus compliquées qu'autrefois, vous avez si bien réussi tous les deux que nous ne pouvons qu'avoir l'ambition de faire aussi bien.
Mon mari et ma mère se joignent à moi, mon cher cousin, pour vous adresser ainsi qu'à ma cousine l'expression de mes sentiments affectueux,
J.G.Quidet
PS. Vous serez bien aimable de me fixer le jour où ma visite vous dérangera le moins. Je m'arrangerai pour aller à Paris à la date que vous me fixerez.
Voici la Réponse de Jacques BARDOUX, datée du 16 octobre :
