Le père de Louis Amédée HUMBERT avait fait fortune en
revendant des harnachements pour chevaux à Bonaparte pour la Campagne
d'Egypte.
Son fils acheta ainsi trois métairies de vignes à Scy-lès-Metz
(aujourd'hui Scy-Chazelles) et Longeville-lès-Metz, et devint un gros
négociant en vins.
Il fut conseiller municipal de Metz de 1857 à 1865.
Bien plus tard, en 1870, l'armée de BAZAINE en cantonnement vers Metz,
se chauffe avec les ceps de ses vignobles, et la famille est ruinée...
Louis Amédée s'adresse alors à THIERS, qui le renvoie - carrément - à BISMARCK! Celui-ci lui offre 500 000 D.Marks pour se faire élire député ralié de Moselle au Reichtag. Il refuse et il est élu député à l'Assemblée nationale française réfugiée à Bordeaux. Il sera protestataire lors de l'annexion de la Lorraine.
Réfugié à Nancy où il fut conseiller municipal, il devait décéder dans cette ville en 1876.
(Voir notes manuscrires Robert Boyer, consultables sur le site généalogique au chapitre des Fiches et données généalogiques où elles figurent dans les sources)
Les autres informations disponibles sur ce personnage qui est l'arrière grand-père de Maman (je laisse calculer chacun de vous pour ce qui le concerne...) se trouvent facilement sur internet, en voici un aperçu:
Les députés protestataires français.
(voir http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/deputes-protestataires.asp)
Lors de la guerre de 1870 - 1871, et dès le mois d'août 1870,
l'Alsace est conquise par les troupes allemandes. Strasbourg capitule le 28
septembre et, le 8 octobre, une proclamation allemande affirme : « Strasbourg
désormais sera et restera une ville allemande ». Toutefois,
les électeurs d'Alsace-Lorraine, s'ils sont sous occupation allemande, étaient
encore juridiquement français. Ils envoyèrent donc des députés à l'Assemblée
nationale, lors des élections du 8 février 1871.
Le Bas-Rhin envoya 12 députés : MM. Kuss, Teutsch, Albrecht,
Melsheim, Boel, Schneegans, Saglio, Gambetta, Ostermann, Charles Boersch, Jules
Fabre (qui opta pour le Rhône), Kablé. Les députés
de ce département cessèrent de faire partie de l'Assemblée, à la
suite du traité de paix avec l'Allemagne le 10 mai 1871.
Le Haut-Rhin élit 11 députés : MM. Keller, le colonel
Denfert-Rochereau, Grosjean, Tachard, Gambetta (qui opta pour le Bas-Rhin),
Chauffour, Titot, Frédéric Hartmann, Edouard Rencker, Auguste
Scheurer-Kestner, Koechlin et André. Par la suite, l'ancien département
du Haut-Rhin fut réduit à l'arrondissement de Belfort, représenté par
M. Keller (un arrêté de Thiers, chef du pouvoir exécutif
en date du 9 juin 1871 ayant affecté un député à ce
département, les élections eurent lieu le 2 juillet).
9 députés furent élus en Moselle : MM. Rehm, Gambetta,
Louis-Amédée Humbert, Léon Dornès, Noblot, le docteur
André, Deschange, Bardon, Bamberger.
La Meurthe envoya 8 députés : MM. Varroy, Viox, Brice, Laflize,
Gambetta, Claude, Ancelon, Berlet. À l'exception de Gambetta, ces députés,
avec MM. Deschange et Bamberger, députés de Moselle, ont représenté le
nouveau département de Meurthe-et-Moselle constitué par la loi
du 12 septembre 1871 avec ce qui restait à la France des départements
de la Meurthe et de la Moselle.
Il faut enfin noter que la Meuse envoya 6 députés : MM. Bompard,
Benoit, Billy, Grandpierre, Ernest Picard et Paulin Gillon.
C'est Keller, qui, lors de la séance du 1er mars 1871, donna lecture
d'une déclaration collective des représentants de l'Alsace et
de la Lorraine affirmant leur droit et leur volonté de rester français
provoquant l'émotion générale :
« À l'heure qu'il est, je n'ai pas la prétention de
changer les dispositions trop arrêtées dans un grand nombre d'esprits.
Mais j'ai tenu, avant de quitter cette enceinte, à protester, comme
Alsacien et comme Français, contre un traité qui est une injustice,
un mensonge et un déshonneur. Et si l'Assemblée devait le ratifier,
d'avance, j'en appelle à Dieu, vengeur des justes causes ; j'en appelle à la
postérité qui nous jugera les uns et les autres ; j'en appelle à tous
les peuples qui ne veulent pas indéfiniment se laisser vendre comme
un vil bétail ; j'en appelle enfin à l'épée de
tous les gens de cœur qui, le plus tôt possible, déchireront
ce détestable traité ! »
Puis Thiers monta à la tribune demandant à l'Assemblée
de ne pas se laisser détourner de ses pénibles devoirs et de
ratifier le traité de paix signé le 26 février à Versailles
par Thiers et Jules Favre pour la France et Bismarck pour l'Allemagne
« J'ai conduit les négociations avec tout le patriotisme
dont j'étais capable ; j'ai lutté de toutes mes forces pendant
des jours entiers, je n'ai pas pu faire mieux que j'ai fait. » 546
députés contre 107 et 23 abstentions donnent leur assentiment
aux clauses du traité : presque tous les députés de Paris,
tous les députés des départements alsaciens et lorrains
et un petit nombre de députés républicains.
Le Président de l'Assemblée nationale, Jules Grévy, après
avoir proclamé les résultats du scrutin, déclara : « L'Assemblée
a adopté ». Puis, Jules Grosjean donna lecture de la
démission collective des députés des départements
alsaciens et lorrains (voir la déclaration des députés
d'Alsace et de Lorraine déposée sur le bureau de l'Assemblée
nationale, le 1er mars 1871) :
« Les représentants de l'Alsace et de la Lorraine ont déposé, avant toute négociation de paix, sur le bureau de l'Assemblée nationale, une déclaration affirmant de la manière la plus formelle, au nom de ces provinces, leur volonté et leur droit de rester françaises.
Livrés au mépris de toute justice et par un odieux abus de la force, à la domination de l'étranger, nous avons un dernier devoir à remplir.
Nous déclarons encore une fois nul et non avenu un pacte qui dispose de nous sans notre consentement.
La revendication de nos droits reste à jamais ouverte à tous et à chacun dans la forme et dans la mesure que notre conscience nous dictera.
Au moment de quitter cette enceinte où notre dignité ne nous permet plus de siéger, et malgré l'amertume de notre douleur, la pensée suprême que nous trouvons au fond de nos cœurs est une pensée de reconnaissance pour ceux qui, pendant six mois, n'ont pas cessé de nous défendre, et d'inaltérable attachement à la patrie dont nous sommes violemment séparés.
Nous suivrons de nos vœux et nous attendrons avec une confiance entière dans l'avenir, que la France régénérée reprenne le cours de sa grande destinée.
Vos frères d'Alsace et de Lorraine, séparés en ce moment de la famille commune, conserveront à la France, absente de leurs foyers, une affection filiale jusqu'au jour où elle viendra y reprendre sa place.
Bordeaux, le 1er mars 1871.
Signé : L. Chauffour, E. Teutsch, André, Ostermans, Schneegans, E. Keller, Kablé, Melsheim, Ball, Titot, Albrecht, Alfred Koechlin, A. Saglio, Humbert, Kuss, Rencker, Deschange, Baersch, A. Tachard, Th. Noblot, Dornès, Ed. Bamberger, Bardon, Léon Gambetta, Frédéric Hartmann, Jules Grosjean. »
Le colonel Denfert-Rochereau, député du Haut-Rhin, retenu aux armées lors de la séance du 1er mars, fit savoir, quelques jours plus tard, qu'il s'associait à la décision des députés d'Alsace et de la Lorraine et à la protestation lue en leur nom par Jules Grosjean (Journal Officiel, Compte rendu de l'Assemblée nationale, 16 mars 1871).