Ci après, transcription de plusieurs documents maunuscrits de Pierre, retrouvés dans ses papiers à Nîmes. Il avait donc projetté dès 1987 d'écrire une "histoire" à l'usage des ses petits enfants.
C'est avec une certaine émotion que l'on reconnait la méthode de travail de papa, toujours bien organisé, écrivant le plan de son récit.

Il ne put poursuivre, nous savons pourquoi...

 

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Premier manuscrit:


RETRANSCRIPTION D'UN MANUSCRIT INACHEVÉ DE PIERRE QUIDET, composé vers 1987 à Nîmes.

(Les notes entre parenthèse et en italiques sont de JMQuidet, transcripteur du manuscrit)

Page 1

Le Livre de mes petits-enfants,

Nota:
- dates domiciles divers
- âge des enfants aux changements
- histoire de chaque enfant, Manuelle, Pierre, Enfants eux-mêmes
- relier dans l'ordre chronologique
- développer certains faits
- mêler histoire des Parents
- style simple, bref (phrases courtes)
- illustrer de photos.

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A mes petits-enfants.

 

Rien n'est plus merveilleux que les souvenirs d'enfance... A cet âge où l'on découvre la vie, tout est nouveau, tout étonne et se grave dans la mémoire. Les détails insignifiants pour les adultes revêtent une importance telle qu'on ne les oubliera pas.
Quand arrive la vieillesse, l'homme a le temps de se souvenir, et il se replonge avec joie dans ce monde où vous êtes encore tous aujourd'hui.
C'est pourquoi il m'a semblé vous apporter quelque chose en évoquant pour vous des souvenirs vivants de l'enfance de vos parents, grands-parents et même arrière-grands-parents qui vous feront vivre une période et parfois des gens que vous n'avez pas connus.

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Ancêtres normands (du côté de mon père).

C'est en Normandie, dans la ville d' Elbeuf, qu'est né mon père Georges Quidet, en 1878. Il était le sixième d'une famille de sept enfants. Son père, Henry Quidet, issu d'Eure et Loire (né à Bu-28410), avait fondé à Elbeuf une fabrique de draps, que devaient reprendre ses trois fils. Il avait habité une grande maison contiguë à la fabrique, située sur le Cours Carnot, une des grandes artères d' Elbeuf. Puis il avait déménagé pour s'installer dans une maison qui s'ouvrait, pas très loin de là, sur la Place Lécalier.
J'ai bien connu les deux demeures, la première ayant été habitée par la suite par la famille Augustin Quidet, second frère de mon père. Mais dans ma petite enfance, jusqu'en 1920, époque du décès de ma Grand-Mère Quidet, j'ai eu l'occasion d'aller maintes fois dans la maison de la Place Lécalier, où habitait alors ma Grand-Mère. Mon grand-Père était décédé depuis 1906 à la suite d'une attaque. Je ne l'ai connu que par oui-dire.
C'était un homme très entreprenant. Dans sa jeunesse il avait voulu préparer l'Ecole Polytechnique, mais une fièvre typhoïde l'avait empêché de se présenter au concours. Cela ne l'empêcha pas de bien réussir dans la vie, puisqu'il sut créer cette Usine qu'il a léguée à ses enfants.
Il était grand amateur d'art lyrique, et aimait réunir à sa table des artistes. Son goût pour la musique s'est retrouvé chez plusieurs de ses enfants, et spécialement chez les deux derniers, mon père et sa plus jeune sœur Elisabeth, qui étudièrent l'un le violoncelle, et l'autre le piano. Ils étaient très doués l'un et l'autre et firent beaucoup de musique ensemble.
Dans la maison de la Place Lécalier, ma Grand-Mère Quidet réunissait souvent ses petits-enfants, et nous nous retrouvions nombreux, spécialement au moment du 1er janvier.
Je n'ai pas connu l'époque où vivait en liberté (mais c'était dans la maison du Cours Carnot) un singe ramené d'Amérique du Sud et baptisé Frigorie. Le bateau qui le transportait apportait en France la première cargaison de viande frigorifiée d'Argentine. Ce singe était très espiègle, il adorait faire des farces, c'est ainsi qu'un jour, il décrocha une casserole pendue dans la cuisine et fit ses besoins dedans, au grand dam de la cuisinière. Une autre fois, ma cousine Madeleine Sorel lui ayant fait une taquinerie, il s'est retourné pour lui donner une paire de claques.
Le pauvre singe est décédé dans la fabrique qu'il avait prise pour la savane. En faisant de la voltige dans les cordages et les courroies des machines, il s'est pendu, et on l'a retrouvé étranglé. Empaillé, il a été donné au Musée d'Histoire naturelle de la Ville d' Elbeuf, où on doit toujours le voir.
Sa maîtresse, c'est à dire ma grand-mère Quidet, était moins attirée par ce genre de bête. Femme mince, tandis que son mari était plutôt fort, elle paraissait assez effacée. Elle savait pourtant parfaitement ce qu'elle voulait, et résistait parfois aux changements de décisions imprévus de son mari.
.... fin du texte non terminé...

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La rencontre...

Se marier n'est pas une petite affaire. Beaucoup de gens mettent beaucoup de temps pour se décider. Et cependant, un jeune homme et une jeune fille qui se voyaient pour la troisième fois, discutaient sur ce qu'ils feraient plus tard, au cours d'une belle après-midi d'été. Et tout d'abord, ils voulaient beaucoup d'enfants, l'un et l'autre parlaient de six...

La mère de la jeune fille fut très surprise mais heureuse d'apprendre à leur retour qu'ils s'étaient fiancés, c'est à dire qu'ils avaient décidé de s'épouser. En revenant de leur promenade, ils s'étaient arrêtés dans un magnifique café du Bois de Boulogne pour savourer une tarte aux fraises dont ils ont gardé le souvenir.
L'événement fut fêté en famille, mais la réunion fut de courte durée. Pierre reprenait le train pour un camp militaire où il faisait une période, et bientôt, il repartirait à Bergerac.

Heureusement, les vacances étaient proches, et les fiancés se retrouvaient en août en Normandie. Pierre habitait chez son père et Manuèle logeait à une dizaine de kilomètres de là, dans un village situé en bordure d'une grande forêt.
Ce fut l'occasion de promenades en forêt et sur les collines de craie (Les "Roches d'Orival") qui bordent la Seine. La vue s'étend à plus de dix kilomètres, et c'est un plaisir de l'admirer. Quand Pierre était jeune, il y venait avec ses frères pour attraper des papillons. C'était son grand plaisir. Il y faisait aussi de la luge sur l'herbe des pentes. Mais un jour, un de ses frères eut un accident en glissant de la luge et s'est cassé une jambe.
Le pays est particulièrement beau. Mais nous n'avions pas de voiture, et cela limitait les promenades. Pierre venait rejoindre sa fiancée à bicyclette, elle-même prenait un autobus qui la menait à Elbeuf. Les vacances duraient trois semaines et furent vite passées. Heureusement, Manuèle et sa mère eurent la bonne idée de venir ensuite à Bergerac, elles trouvèrent une chambre dans l'Hôtel de France, où Pierre habitait.
Les débuts du séjour à l'Hôtel furent épiques, Manuèle logeait dans une chambre qui n'avait pas été occupée depuis quelque temps, et le ménage laissait à désirer. La première nuit, elle tua dix-sept puces qu'elle aligna sur la cheminée, et le lendemain, elle fit un grand raffut dans l'Hôtel pour qu'on nettoyât sa chambre de la vermine.
A cette époque, on ne connaissait pas encore le DDT ni les insecticides...

.... fin du texte, non terminé...

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Page 2

Ils étaient treize petits-enfants qui nous annonçaient le printemps...

Caroline, Sophie et Sébastien nous firent penser à ces champs de tulipes et de jonquilles du pays de leur maman.

Valérie, Frédéric et Emmanuelle évoquent les bouquets épanouis des montagnes briançonnaises quand vient l'été qui, pour les hommes de la plaine, s'ouvre comme un second printemps.

Damien, Christian, Anne et Nicolas sont les fleurs de la forêt majestueuse et belle, dont les frondaisons ont raison des brumes nordiques.

Philippe, Olivier, c'est tout le soleil, qui dès février, fait éclore le mimosa et l'amandier aux corolles roses ou blanches, puis les mille fleurs sauvages ou cultivées qui nous égayent depuis le cœur de l'hiver, les arbousiers, les géraniums et les roses qui n'en finissent pas de fleurir, jusqu'aux iris qui pavoisent les jardins et la garrigue de mille taches violettes, blanches et jaunes, bientôt suivies par les cistes et les asphodèles.

Puissions nous toujours dans nos cœurs garder présente cette fraîcheur qui émane de la nature enchanteresse où nous replonge l'enfance qui s'éveille, symbole des merveilles que chaque printemps nous renouvelle.

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Second manuscrit:

Pierre Quidet Nîmes 27 avril 1995

Souvenirs de Constantine

Mes arrière grands-parents Villa, originaires de l'Aveyron, se sont installés à Constantine (Algérie) où Léon VILLA a été nommé directeur du Crédit Foncier.
Ils habitaient rue Nationale.
Mes grands-parents KABLÉ Charles (fils d'Alsacien venu lui-même à Constantine où il a installé une brasserie) et Marie (2 ème enfant de Léon et J. VILLA) habitaient rue Rouhault-Fleury.
(Voir en B5 sur le plan de Constantine en 1888)

J'ai relevé que mon arrière-grand-père, Léon VILLA, a acquis le 31 décembre 1853, une concession à perpétuité au cimetière de Constantine. Lui et sa femme ont du y être enterrés, ainsi qu'une sœur de sa femme, Clémence, qui habitait chez sa sœur et son beau-frère VILLA.
Du côté KABLÉ, la mère de mon grand-père, Henriette DELACROIX, habitait à la fin de sa vie à HUSSEIN-DEY, faubourg sud-est d'ALGER où elle est morte en 1903. Elle a été enterrée au cimetière d'HUSSEIN-DEY, où mon grand-père a acquis le 18 mars 1903 une concession.