Courrier des lecteurs de Telerama, 22/03/2016.
L’Europe (pas celle des sous, pas celle des lois du marché), l’Europe des gens, joyeuse, alerte, créative, nourrie des différences partagées, j’espérais qu’elle finirait par sortir du pot où elle n’en finit pas de cuire et recuire. J’ai 80 ans et je commence à fatiguer. Or, ce lien qui ne s’est pas fait, ce ciment qui n’a pas pris… le voilà, il arrive : chers cousins européens, nous allons être tous unis, et pour très longtemps, par la HONTE. Il y a parfois, c’est bien connu, des amants, des familles ou des clans soudés par le crime et dont le lien se perpétue de génération en génération. Moi, je ne veux pas ça pour mes descendants. Puisque je n’ai pas le pouvoir d’ouvrir moi-même les portes de la maison commune à ceux qui meurent à notre porte, que me reste-t-il, sinon ma désapprobation ? C’est pourquoi je vais de ce pas chercher dans ma boîte à couture un petit bout de ruban noir ; je vais le coudre à mon vêtement, à gauche, pour me rappeler à chaque instant que je suis l’Europe, l’autre Europe, celle que j’attends et que je ne verrai peut-être pas. Denise R (par courriel)
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