Toul histoire, détails

Les premiers habitants.

L’implantation de Toul au confluent de la Moselle et de l’Ingressin ne fut pas un choix fortuit. Les premiers habitants de Toul s’installèrent dans un delta formé par l’Ingressin. Malgré l’inconfort de cette zone marécageuse, l’espace fut apprécié en raison de sa facilité d’utilisation comme défense en cas d’agression. La ville, qui portait déjà le nom de Tullum, était au temps de l’indépendance la capitale du peuple des Leuques, faisant partie de la Gaule Belgique.

Paix romaine et castrum.

Dès l’époque augustéenne, l’importante voie d’Agrippa reliant Lyon à Trèves traversait la ville par le milieu, tracé qui s’est maintenu au cours des âges. Toul était alors plus étendue qu’elle ne le fut ultérieurement. La relative tranquillité intérieure favorisa l’installation des plus riches Toulois. La vallée de la Moselle, les axes routiers et la proximité de Trêves mettaient la ville en contact avec le monde méditerranéen : marchands, fonctionnaires, artistes, soldats, missionnaires pouvaient faire étape à Toul. Au IVème Siècle, un siège épiscopal s’installa dans la ville. Toul était alors à la tête du plus vaste diocèse lorrain, s’étendant de la crête des Vosges au voisinage de la Vallée de la Marne. Saint Mansuy, premier évêque, décéda en 375.
A la fin du IVème siècle, la ville s’entoura d’une solide enceinte fortifiée. Le tracé de cette muraille est bien connu et peut être aujourd’hui entièrement reconstitué. De nombreux éléments de cet édifice (tours, murs, courtines) sont encore visibles à notre époque. Le castrum, espace intérieur de cette enceinte, vit s’établir en sa partie est un enclos épiscopal comprenant entre autres une cathédrale. L’emplacement actuel de la cathédrale n’a pas sensiblement varié par rapport à cette époque.
Durant le haut Moyen-Âge, Clovis passa à Toul où il prit avec lui un ermite du nom de Wast qui commença à le catéchiser. La ville et son diocèse furent inclus dans le Royaume d’Austrasie. Au début du VIème siècle, le siège fut illustré par l’épiscopat de Saint Evre.

Le Moyen-Âge.

• Évolution historique

Le premier événement marquant pour la ville lors de l’époque Carolingienne se situa en 925. Englobée dans le royaume de Lotharingie, Toul fut alors rattachée à l’Allemagne. Son histoire se déroula ensuite dans le cadre de l’empire restauré par Otton Ier en 962. Dès le XIème siècle, les évêques de Toul exercèrent les droits comtaux dans la ville et leur évêché. Toul était alors la ville la plus vulnérable aux entreprises de conquêtes venues de l’ouest.
Les Capétiens s’intéressèrent à Toul au début du XIIIème siècle. Avec le rattachement à la couronne du Comté de Champagne, Philippe le Bel imposa sa garde à la ville et à l’évêché, profitant des rivalités entre l’évêque et les bourgeois, qui s’étaient progressivement émancipés du pouvoir épiscopal.

• Fortifications et édifices religieux

La ville fortifiée, le castrum, s’appelait désormais le châtel. Au début du XIIIème siècle, ses limites furent repoussées pour répondre à l’accroissement de la population. A la même époque (exactement en 1207, suivant les documents retrouvés en 2006 par Mr Hubert COLIN) commencèrent les travaux d’édification de la cathédrale que nous pouvons admirer aujourd’hui. Il s’agit d’un édifice à trois nefs, dont la principale se prolonge par un chœur harmonique se terminant par une abside à cinq pans. Plusieurs autres édifices religieux (abbaye Saint-Epvre, églises, Couvent des Cordeliers), existaient à Toul à cette époque, et parmi eux, la Collégiale Saint Gengoult, édifiée elle aussi au XIIIème siècle. Les reliques de Saint Gengoult, martyr des temps mérovingiens, y étaient conservées par les chanoines. La Tour clocher de l’église servait de beffroi à la cité. Elle abritait la « bancloche », qui annonçait les décisions municipales.

• Activités économiques et politiques

Au Moyen-Âge, Les commerçants et les artisans se groupaient et leur activité désignait le lieu où ils exerçaient. Toul n’échappa pas à la règle : il y avait ainsi les rues de la Boucherie, Porte aux Cuirs, des Tanneurs, des Teinturiers, et bien d’autres.
Les céréales étaient moulues grâce à l’énergie hydraulique de l’Ingressin, sur les rives duquel étaient établis des moulins.
Un vaste vignoble s’étendait le long de la côte de Meuse, particulièrement autour de Lagney, Lucey et Bruley. Les pressoirs étaient très nombreux et actifs.
Au niveau de la vie de la cité, les bourgeois de Toul, les Citains, accédèrent progressivement, au prix d’âpres luttes, à une certaine indépendance politique. Toutefois, l’autorité de l’Evêque demeurait en principe prépondérante dans les décisions des magistrats municipaux.
A la fin du Moyen-Âge, Toul jouissait d’une certaine prospérité, et ce pour plusieurs raisons : sa position géographique, son statut de carrefour commercial, son rôle de capitale d’un vaste diocèse, la protection de ses remparts.

L’époque moderne : le destin de Toul change.

• 1552 : le Roi de France occupe Metz, Verdun et Toul

En 1552, le Roi de France Henri II vint occuper les trois villes libres de Verdun, Metz et Toul. Progressivement, une nouvelle administration se mit en place dans ces cités. Chronologiquement, cette prise de possession par le Roi de France coïncida avec un siècle de grande confusion politique en Europe. Les priorités des souverains étant ailleurs, l’époque ne fut pas marquée par des aménagements urbains importants.
Le XVIIème Siècle lorrain fut marqué par les misères et les ruines causées par la Guerre de Trente Ans et l’occupation française décidée par Richelieu et poursuivie par Louis XIV. Commencée vers 1632, cette période malheureuse ne s’achève qu’avec la restauration du pouvoir ducal avec Léopold en 1690. La fin de l’occupation française eut pour conséquence une politique de protection des frontières par l’édification de nombreuses places fortes…dont Toul.

• 1700 : les remparts

Les travaux de construction de l’enceinte qui devait imprimer une si durable marque à la ville commencèrent en 1700. Vauban lui-même, qui connaissait la région pour avoir séjourné à Foug en 1659 en quartier d’hiver, dessina le plan. Celui-ci ne conservait rien de la muraille médiévale périmée et dégradée. Il réalisa une enceinte bastionnée à 9 côtés, entourée de larges fossés inondables. Trois portes donnaient accès à la ville : la porte de Metz au nord, la porte de France à l’ouest, et la porte Moselle à l’est. La superficie de la ville à l’intérieur des murs se trouvait agrandie et un nouveau quartier fut organisé selon un plan en damier aux larges rues permettant l’édification de maisons conçues dans le goût de l’époque, où s’établirent les familles fortunées. A l’intérieur du rempart, dont elle suivait le contour, une large voie permettait d’acheminer rapidement les défenseurs et le matériel vers les points menacés. C’est dans cette zone également que, progressivement, furent édifiées les casernes et autres constructions utiles à une place forte.
La vocation de Toul était tracée pour plus de deux siècles. La ville-garnison ne pouvait désormais ni s’étendre ni s’industrialiser.

• XVIIIè siècle : déclin de Toul en tant que ville épiscopale

Le plus prestigieux édifice réalisé durant le XVIIIème Siècle fut certainement le nouveau palais épiscopal. Cet harmonieux hôtel de style classique à trois corps, entre cour et jardin, devint le siège de l’Hôtel de ville sous la Révolution.
Le développement de Nancy, l’accroissement des échanges entre le Royaume de France et le Duché de Lorraine rendirent nécessaire la construction d’un ouvrage d’art pour franchir la Moselle : un pont de pierre fut édifié en 1757-58.
La fin du siècle vit l’amorce du déclin de Toul en tant que ville épiscopale. Dès 1775, le vaste diocèse dont elle était la capitale fut démembré par la création de deux diocèses : Nancy et St Dié. La Révolution transféra définitivement le siège épiscopal à Nancy. Même si l’évêque acquérait la double titulature de Nancy et de Toul, il ne restait aucune activité épiscopale dans cette dernière.

• XIX et XXè siècles : Toul marquée par les guerres.

Si le creusement du Canal de la Marne au Rhin imposa de grands changements à la ville de Toul, la guerre de 1870 et surtout la Deuxième Guerre Mondiale modifièrent considérablement l’aspect de la cité.
Après la guerre de 1870 au cours de laquelle la ville fut investie par les Allemands, le système défensif de Toul fut renforcé par Seré de Rivière qui implanta une ceinture de forts sur les points élevés aux alentours. La ville ne fut pas attaquée en 14-18, mais fut en revanche détruite à 40 % par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Incendiée en juin 1940, Toul vit sa cathédrale mutilée et son centre ville partiellement détruit.
Toul connut ensuite une période de « re-militarisation », avec l’installation de bases de l’OTAN (jusqu »en 1964), et de nombreuses unités de l’Armée Française dont subsitent aujourd’hui la Base Aérienne proche de Nancy-Ochey, et le 516è Régiment du Train.

Enfin, depuis le début du XXIè siècle, la Municipalité a engagé des travaux considérables de restauration du magnifique patrimoine architectural et urbanistique de l’ancienne Cité des Leuques.

Texte : ©Ville de Toul et Jean-Marie Quidet

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5 réflexions au sujet de « Toul histoire, détails »

  1. Werner Koetz und Renate Lang-Koetz

    Nous visitions Toul le deuxième fois et regrettons qu’ un ville si historique (les bâtiments!) est dans un tel état. Nous cherchons toujours informations sur l`histoire et jouissons des articles de ce genre.

    Répondre
  2. Jean-Marie Auteur de l’article

    Bonjour Werner et Renate ,
    Désolé de l’impression que vous a laissé la Ville de Toul,
    je vous suggère de faire part de vos remarques auprès de l’Office de Tourisme,
    contact@lepredenancy.fr
    ou auprès du Maire, Monsieur Alde HARMAND, en lui écrivant à
    contact@mairie-toul.fr
    Je n’habite plus Toul depuis dix ans, et je ne peux que regretter cet état de choses…

    Répondre
  3. Werner Koetz

    le « répondre » ne marche pas.

    Peut-être que je me suis exprimé trompeuse; mes connaissances en français proviennent de l’école – et il y a longtemps que ça. Nous flânions autour de la place des trois évêchés où la ville fait une belle impression. La vue sur les anciennes fortifications est remarquable et l’eclairage de la cathedrale le soir à 22 heures était absolument une sensation.
    Ma remarque se rapportait plutôt à l’ état architectural de Saint-Gengoult et les bâtiments autour de ça. Le problème de la préservation de tant de bâtiments historiques, il y a en beaucoup de lieux, mais à Toul, probablement la relation de ce quantité à la taille de la ville est singulièrement défavorable.
    Le nouveau parc industriel dans le nord-ouest laisse espérer pour l’avenir.

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    1. Jean-Marie Auteur de l’article

      J’aimerais bien que mes connaissances en Allemand soient aussi bonnes que les vôtres en Français
      Je pense que votre diagnostic est excellent pour le problème de financement des travaux nécessaires. Mais vous devriez quand même faire part de vos impressions à la Ville de Toul!
      Si vous passez en Périgord, prévenez moi, on pourra se rencontrer.

      Répondre

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